Cet atelier accueille quatre préadolescents de l'EMP de Jean Macé. C'est un atelier hebdomadaire qui est pensé sur une année. Il a pour thème la légende du roi Arthur et pour médiums : le conte et l'argile. Je travaille en co-animation avec une éducatrice spécialisée. Le conte est un fil rouge narratif autour duquel les différentes étapes nécessaires à la création de formes en argile s'articulent. Il y a le temps du modelage, le temps de séchage, le temps de cuisson, le temps de peinture à l'émail, puis le temps d'une deuxième cuisson. La notion de transformation est très présente, L'argile passe d'un état malléable à un état solide, puis émaillé.
L’argile est une matière sensible, élastique et sensuelle. Le contact de la main avec l’argile peut amener à des ressentis régressifs et archaïques. On peut la malaxer, la caresser, la taper… De trace en trace naît une histoire entre la personne et la matière. Une histoire qui au fil des transformations peut permettre l’émergence d’une forme.
L’argile répond à la notion de médium malléable selon la définition de Marion Milner : « Une substance intermédiaire au travers de laquelle des impressions sont transportées aux sens »(Milner M., 1977)
Pour René Roussillon le médium malléable remplit ces cinq fonctions :
« Gestation des formes dans une matière à tactilité organique, l’argile sollicite préférentiellement la projection du corps vécu, puis son éventuelle évolution-reconstruction » (Broustra, 1987).